La Stratégie Nationale pour l’Intelligence Artificielle Depuis 2017

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Le Gouvernement français, conscient des enjeux considérables liés à l’intelligence artificielle (IA), a amorcé dès 2018 une réflexion stratégique visant à faire de la France un acteur central de cette révolution technologique mondiale. Le développement de l’IA, en particulier dans les domaines du machine learning, du traitement du langage naturel et de la robotique, offre de vastes opportunités économiques et sociétales, mais aussi des défis en termes d’éthique, de régulation et d’impact sur le marché de l’emploi. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a élaboré une stratégie nationale divisée en deux grandes phases, 2018-2022 et 2021-2025, visant à renforcer la position de la France sur la scène internationale de l’intelligence artificielle.
Phase 1 : Renforcer les Capacités de Recherche (2018-2022)
La première phase de cette stratégie, mise en place entre 2018 et 2022, s’est concentrée sur la recherche et le développement en IA, avec un budget d’environ 1,5 milliard d’euros. Cette phase initiale avait pour objectif de renforcer les capacités de recherche françaises dans ce domaine émergent, afin de positionner la France parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’intelligence artificielle. L’accent a été mis sur la structuration de l’écosystème français de l’IA à travers l’établissement de structures de recherche interdisciplinaires et l’encouragement de l’innovation.
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Les Priorités de la Première Phase
La France a mis en place des initiatives stratégiques pour dynamiser la recherche en IA. Tout d’abord, elle a facilité la création d’instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle (IA), destinés à aborder l’IA sous différents angles – technique, éthique, économique, sociétal. Ces instituts sont des lieux de collaboration entre chercheurs, entreprises et institutions publiques, et visent à stimuler la recherche fondamentale tout en favorisant des applications concrètes pour la société et l’industrie.
Ensuite, le soutien à des chaires d’excellence en IA a été renforcé, permettant à des chercheurs de renom dans le domaine de l’IA d’intervenir dans les universités et d’aider à former la prochaine génération de chercheurs. Par ailleurs, des programmes doctoraux et des financements spécifiques ont été mis en place pour attirer de jeunes talents dans le domaine de l’intelligence artificielle, dans le but de nourrir la recherche et d’accélérer le développement de nouvelles technologies.
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Un autre axe majeur de cette phase a été l’investissement dans les infrastructures de calcul nécessaires pour la recherche en IA. Le supercalculateur Jean Zay, mis en service en 2020, en est un exemple clé. Ce supercalculateur, l’un des plus puissants d’Europe, permet aux chercheurs de mener des simulations complexes et d’expérimenter des modèles d’intelligence artificielle à grande échelle. Cela représente une avancée significative dans la capacité de la France à participer à la course mondiale à l’innovation en IA.
Phase 2 : Attirer et Former les Talents (2021-2025)
La deuxième phase de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, lancée en novembre 2022, marque un tournant dans la politique publique liée à l’IA. Avec un budget global de 2,22 milliards d’euros pour la période 2021-2025, cette phase vise à transformer la recherche et l’innovation en succès économiques concrets. En plus des financements publics, un cofinancement privé de 506 millions d’euros est également prévu pour garantir l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de cette stratégie.
Les Objectifs de la Deuxième Phase
Le principal objectif de cette phase est d’accroître la formation des talents dans le domaine de l’IA afin de répondre à la demande croissante de compétences en intelligence artificielle dans l’industrie et le secteur public. L’IA étant au cœur de la révolution technologique, il est essentiel de former des professionnels hautement qualifiés pour soutenir le développement et l’adoption de ces technologies à grande échelle. Cela inclut non seulement la formation académique, mais également la reconversion professionnelle pour les personnes en reconversion ou les salariés souhaitant se spécialiser dans ce secteur.
En parallèle, cette phase vise également à diffuser les technologies d’IA dans l’économie française, afin que les entreprises, quel que soit leur secteur, puissent tirer parti des avancées technologiques en IA. Il s’agit d’un enjeu de compétitivité à long terme pour la France, car l’IA permet de renforcer la productivité, d’optimiser les processus industriels, de révolutionner les secteurs de la santé, de la mobilité, de l’agriculture, de la finance, et bien d’autres.
Les Domaines Privilégiés
Cette phase est également caractérisée par le soutien au développement de technologies spécifiques, telles que l’IA embarquée et l’IA de confiance. L’IA embarquée désigne des systèmes d’intelligence artificielle intégrés directement dans des appareils physiques, tels que des véhicules autonomes, des drones ou des objets connectés. Ce domaine est en pleine expansion, car il permet de rendre les technologies plus intelligentes et plus autonomes.
L’IA de confiance est un autre axe fondamental de cette phase. La question de l’éthique de l’IA est primordiale, et la France entend promouvoir le développement d’outils d’IA respectueux des principes éthiques, garantissant la transparence, l’équité et la non-discrimination. Ces technologies doivent respecter la vie privée des utilisateurs tout en répondant aux exigences de sécurité et de fiabilité. Le développement d’une IA de confiance doit permettre de garantir que l’adoption de ces technologies dans la société se fasse dans un cadre légal et éthique.
L’IA au service de la transition écologique constitue également un domaine clé. L’intelligence artificielle peut apporter des solutions innovantes pour répondre aux défis environnementaux, en contribuant à la réduction des émissions de carbone, à la gestion de l’énergie, à l’optimisation des ressources naturelles et à la prédiction des phénomènes climatiques. L’IA peut aussi aider à optimiser la consommation énergétique des systèmes industriels ou à développer de nouveaux matériaux plus écologiques.
L’IA générative, en particulier les modèles de langage géants comme GPT (Generative Pre-trained Transformer), est un autre domaine stratégique. Ces modèles sont capables de générer des contenus texte, vidéo ou audio de manière autonome, ce qui ouvre la voie à des applications révolutionnaires dans des secteurs comme l’éducation, le divertissement, les services financiers ou la santé.
Le Comité de l’Intelligence Artificielle Générative : Un Acteur de La Révolution Technologique
Le 19 septembre 2023, un nouveau jalon a été franchi avec la création du Comité de l’Intelligence Artificielle Générative, un organisme chargé d’accompagner le Gouvernement dans la prise de décisions concernant l’IA générative. Ce comité rassemble des experts issus de différents secteurs tels que la culture, l’économie, la technologie et la recherche, et a pour mission de guider les politiques publiques et de favoriser l’émergence de solutions innovantes et éthiques. La création de ce comité témoigne de l’importance croissante de l’IA générative, ainsi que des enjeux économiques, sociaux et culturels associés à son développement. La France cherche ainsi à se positionner en leader mondial dans ce domaine stratégique.
Conclusion : Un Avenir Prometteur pour l’IA en France
La France, à travers sa stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, cherche à relever le défi du développement d’une IA éthique, innovante et bénéfique pour la société dans son ensemble. La deuxième phase de la stratégie, axée sur la formation des talents et l’adoption des technologies dans l’économie, constitue un tournant majeur pour la compétitivité et la souveraineté numérique du pays. Si les efforts se poursuivent, la France pourrait bien jouer un rôle clé dans la construction d’un futur où l’intelligence artificielle sera un moteur de progrès et d’innovation pour toute la société. L’accompagnement des entreprises, la structuration des compétences et l’intégration des enjeux éthiques seront des éléments clés de cette ambitieuse transformation numérique.